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Histoire préhellénique et archaïque

4 septembre 2013

C’est à partir des années soixante que le déclic

C’est à partir des années soixante que le déclic s’est déclenché. C’est l’aboutissement de trente années d’informations, de prospections et de lectures assidues et de dix ans d’études et de recherches pluridisciplinaires approfondies étayées par une argumentation fouillée, de nombreux recoupements, des références vérifiables, une documentation riche ainsi que de nombreuses analyses et confrontations de textes d’auteurs anciens et modernes. Cette thèse apporte des éclaircissements quant aux arcanes de l’historiographie et de la linguistique modernes. Voici, ci-après, pourquoi elle va à l’encontre du communément admis.

 

Deux pans entiers de notre culture occidentale, déviés de leurs fondements originels, deviennent chancelants et par conséquent sont la cause de l’impasse dans laquelle se trouvent aujourd’hui l’historiographie de la Grèce et la linguistique moderne. Celle-là s’est fourvoyée dans des considérations tendancieuses voire idéologiques ainsi que des erreurs de jugements, de fausses analyses et un manque manifeste de recherches pluridisciplinaires. Celle-ci n’a toujours pas trouvé l’origine véritable des deux principales langues européennes (grec et latin) ainsi que le foyer primitif d’une « langue mère ».

 

1) L’historiographie moderne de la Grèce s’est engluée dans une sorte d’idéologie rampante ayant assombri, tronqué voire figé l’histoire de la Grèce préhellénique et archaïque pour les raisons suivantes.

 

  • Avoir cru en une guerre de Troie ayant eu lieu au XIIe s avant J.-C. Cette date (-1193-1183) a été établie arbitrairement, sans aucune preuve historique, par Ératosthène, mathématicien grec du IIIe s avant J.-C. De ce fait cela a fait croire, également, à une ancienneté des Grecs faisant remonter leur histoire à une date largement antérieure à cette guerre-là. En conséquence c’est à partir de cette hypothétique guerre de Troie que les historiens modernes ont basé toutes les autres dates de l’histoire de la Grèce. Alors que tous les auteurs antiques (en particulier ceux du VIe et Ve siècles av. J.C.) ignorèrent l’existence d’une civilisation « mycénienne » - invention du pseudo-archéologue Heinrich Schliemann à la fin du XIXe s - ainsi que l’existence d’une telle date. Les seuls mycéniens, pour eux, furent tout simplement les « habitants » de la « ville » de Mycènes. Ces auteurs antiques considérèrent les Pélasges comme leurs uniques prédécesseurs et non leurs ancêtres. Suite, sans doute, à une méprise l’on a projeté dans un passé lointain une guerre beaucoup plus récente : celle de la conquête de l’Asie Mineure (Éolide, Ionie, Doride) par les premiers Hellènes au début du VIIe s av. J.-C.
  • Avoir considéré le linéaire B comme un ancien grec alors qu’à l’époque de cette écriture (issue du linéaire A crétois) les Grecs n’existaient pas encore.
  • Ventris et Chadwick (inventeurs du « mycénien ») n’ont pas tenu compte, dans le cadre de leurs études et recherches, du fait que ce « grec ancien » était issu, en grande partie, de la langue préhellénique des Pélasges. Malgré leur découverte ils n’ont pas modifié la perspective que nous avons de l’histoire grecque. En effet le déchiffrement du linéaire B est tributaire du caractère fragmentaire et unilatéral de la documentation utilisée dans leurs travaux de déchiffrement du linéaire B. Les mots et noms employés dans cette écriture (inspirée du linéaire A crétois), ne sont pas des textes littéraires et ne nous renseignent guère sur la civilisation ni l’histoire de cette époque. Il s’agit souvent de répertoires ou d’inventaires comptables de toutes sortes de produits bruts ou manufacturés dont certains noms dérivent de vocables ou dénominations souvent étrangers (en raison des divers échanges commerciaux) aux dits Mycéniens. Ainsi la portée philologique ou linguistique en demeure donc assez restreinte. Notons, toutefois, que les noms préhelléniques des divinités de la mythologie figuraient déjà sur les cachets crétois (rien ne prouve que les Crétois furent des Grecs) dès l’époque des palais (~2000~1700). Enfin il est à noter que la plupart de l’onomastique des poèmes épiques s’explique moins par le grec que par le dialecte gheg de l’Albanie du nord. Ce dernier a conservé des éléments substantiels du « pélasgique ancien ».
  • Avoir sous-estimé voire totalement occulté le rôle primordial joué par les Pélasges dans l’éclosion de la civilisation grecque proprement dite apparue vers le VIIIe s av. J.-C.
  • N’avoir pas mis suffisamment en exergue le rôle des Étrusques (d’origine pélasgique) dans l’éclosion de la civilisation romaine ainsi que leur parenté avec les Pélasges.
  • N’avoir pas tenu compte des nombreux écrits antiques des VIe et Ve siècles av. J.-C. (Iliade d’Homère, Hécatée de Milet, Hellanicos de Lesbos, Hérodote, Thucydide, les auteurs tragiques, etc.) qui ont clamé haut et fort que seuls les Pélasges furent leurs prédécesseurs et surtout pas leurs ancêtres. Ils ont mis l’accent sur l’origine sémito-égyptienne des Doriens. Hérodote insiste sur le fait que les « Ioniens » furent des « Pélasges » après avoir appris le grec, etc.
  • Avoir occulté l’origine première de l’Iliade et l’Odyssée : poèmes épiques de tradition orale et préhellénique transcrits dans la langue grecque par Pisistrate et son fils Hipparque au milieu du VIe s av. J.-C. Ce sont les premiers textes écrits en langue grecque. Ces poèmes ont été modifiés, remaniés voire manipulés pour servir la cause des premiers conquérants hellènes (historiquement apparus vers le VIIIe s avant J.-C.) du pays qui allait devenir la Grèce (Hellade), appelé jusque-là « Pélasgie ».
  • Avoir négligé l’étude approfondie de l’histoire et de la langue des Pélasges (peuple préhistorique) qui ont essaimé des deux bords du Danube à la Méditerranée (y compris la Crète et les îles de l’Égée) et de l’Adriatique (voire au-delà de la mer tyrrhénienne) à l’Asie Mineure.

 

2) La linguistique moderne (science créée vers la fin du XIXe s) s’est fourvoyée dans son idéologie indo-européaniste. L’on a créé, de toutes pièces, une langue virtuelle appelée « indo-européen » (et, par la même occasion, créé un peuple « hypothétique » dit également indo-européen). Puis l’on s’est évertué à effectuer des comparaisons multiples entre des langues anciennes (grec et latin d’origine européenne) et des langues intruses (d’origine asiatique) beaucoup plus récentes (langues balto-slaves et finno-ougriennes ou ouralo-altaïques) ainsi que la liaison faite avec le sanscrit (écrit au VIe s avant J.-C. et contemporain du grec écrit à la même époque du temps de Pisistrate) ou le tokharien (plus récent). Il y eut, bien entendu, de nombreuses interférences entre toutes ces langues (par la force des choses, la promiscuité, les mouvements de populations, les échanges commerciaux, etc.). Mais les linguistes, dans leur système de comparaison, n’ont pas tenu compte du facteur chronologique de chacune des langues étudiées et de l’histoire inhérente à chacune de ces langues. Cependant l’étude de ce mélange hétéroclite n’a pas abouti à une meilleur connaissance de la genèse d’une langue européenne c’est-à-dire une « langue mère » à l’origine du grec et du latin lesquels ont influencé des langues beaucoup plus tardives arrivées en Europe orientale tels le balto-slave (VIe/VIIe s après J.-C.) et le finno-ougrien (dont le hongrois apparu vers le Xe/XIe s après J.-C.).  La négligence de l’histoire des langues et des peuples, la méconnaissance ou l’occultation de la véritable origine des Grecs (via les Pélasges) et des Latino-romains (via les Étrusques) ont conduit les linguistes à ne faire aucun rapprochement entre la langue albanaise (dialectes gheg et tosk issus du thraco-illyrien, lui-même descendant direct du pélasgique) et son ancêtre ethnolinguistique le « pélasgique ancien ». C’est dans cette direction qu’il aurait fallu rechercher cette langue mère de l’Europe et, par voie de conséquence, en situer le foyer originel (et non pas à partir de l’Inde – d’où le terme artificiel « indo » associé au terme « européen », à contrario l’on peut penser à l’inverse : d’Europe vers l’Inde). Certains linguistes dont J. P. Mallory et Colin Renfrew ont essayé d’aborder cette question de « foyer originel » sans pour autant régler définitivement ce problème. En conclusion la plupart des linguistes, trop compartimentés dans leurs études spécifiques et enfermés dans leur propre discipline, ont, dans le cadre de leurs études et recherches, négligé la part historique, ethnolinguistique et chronologique inhérente à chacune des langues étudiées.

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Histoire préhellénique et archaïque
  • Mes études et recherches remettent en cause l’histoire préhellénique de la Grèce telle qu’elle est présentée et enseignée dans les manuels scolaires et les instances académiques et universitaires. J'ai soumis, à ce sujet une thèse en doctorat à la Sorbonne
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